Je n’oublierai jamais le jour où la petite Joy est venue demeurer parmi nous — au sens propre comme au figuré. Nous avions prié pour elle par son nom depuis des mois. Son prénom a été choisi parce qu’il incarnait ce que nous désirions pour sa vie. Et la joie a remplacé la douleur, la souffrance et le désir ardent qui accompagnaient l’infertilité — ces mois et ces années d’attente. Nous n’avons vraiment compris que c’était elle que nous attendions que lorsqu’elle s’est reposée dans nos bras.
La vie ne marche pas toujours comme prévu. C’est difficile.
La vie ne marche pas toujours comme prévu. C’est difficile. Nous pourrions être tentés de penser que tout aurait été différent si nous n’avions pas emprunté la route la moins fréquentée. Ou si nous l’avions fait. Comment en sommes-nous arrivés là ? Chacun de nous s’est déjà assis au bord d’un bassin de larmes. Ou nous y sommes en ce moment. Ou nous y serons bientôt.
Dans cet article, nous allons réfléchir à l’infertilité. Mais les leçons qui en ressortent peuvent s’appliquer à d’autres épreuves de la vie.
La Douleur de l’Infertilité
L’infertilité est une douleur unique en son genre. Cela ressemble à une perte, ou plutôt à une série de pertes. Chaque mois l’espoir renaît que ce sera peut-être le bon — suivi d’une nouvelle déception, encore et encore. Nous avons commencé à redouter les questions des gens bien intentionnés qui demandaient quand nous envisagions avoir les enfants. Les informations sur des enfants abandonnés ou victimes d’abus suscitaient en nous des questions inconfortables et inutiles : pourquoi ces enfants leur étaient-ils confiés et non pas à nous ?
Mais l’infertilité faisait mal. Nous n’avons jamais connu la grossesse.
Nous avions l’impression d’entendre parler de grossesses non désirées chez les adolescentes à peu près chaque semaine. Et comme s’il suffisait à nos chers amis de parler de tomber enceinte pour que cela se produise (bien que nous soyons relativement convaincus que cela se passait de manière normale et que nous étions sincèrement heureux pour eux).
Pendant tout ce temps, nous savions que Dieu est souverain dans les moments difficiles, tant en général que dans notre situation particulière. Mais l’infertilité faisait mal. Nous n’avons jamais connu la grossesse.
Les Merveilles de l’Adoption
Pour nous, l’adoption a été la manière dont Dieu nous a donné des enfants. La mère biologique de Joy l’avait appelée Nadine — ce qui signifie « espoir » — nom que nous avons gardé comme deuxième prénom. Notre principale prière pour elle est qu’elle connaisse pleinement la joie et l’espérance qui ne peuvent jaillir que de la connaissance de celui qui est venu afin que nous ayons la vie — une vie véritable, profonde, riche et pleine de sens (Jean 10.10).
L’Adoption a été la manière dont Dieu nous a donné des enfants.
Après avoir accueilli Joy, certains ont commenté que nous pouvons maintenant « nous détendre » et tomber enceinte. Encore une fois, bien intentionné, mais insensible. Nous avons adopté un petit garçon environ deux ans et demi plus tard. Nous l’avons nommé Nathan Michael : en hébreu, « cadeau » et « qui est comme Dieu ? », respectivement.
Oui, Joy est rentrée à la maison ; Nathan aussi. Avons-nous enfin vécu heureux pour toujours ? Oui et non. Nous avons connu de nombreux hauts et bas, rires et larmes, gains et pertes, comme en fait l’expérience toute autre famille de ce côté du ciel. Les terribles duo. Les chutes. Les échecs — et les réussites. Nous traversons actuellement l’adolescence turbulente. Nous montrons à nos précieux enfants le chemin vers Jésus tout en étant conscients de leurs faiblesses et des nôtres. Nos enfants ont appris dès leur plus jeune âge que la vie est difficile — perdant leur maman alors qu’ils n’avaient que 13 et 10 ans.
La Beauté de Notre Adoption
En réfléchissant à Éphésiens 1.5, John Piper a fait cette déclaration audacieuse: « L’adoption est plus grande que l’univers… Elle existait avant l’univers. Elle est au-dessus de l’univers, et elle en est le but. » Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre (Genèse 1.1). Mais l’humanité est tombée loin de la grâce (Romains 3.23). Nous avons perdu notre chemin ; ou plutôt, nous avons choisi notre propre voie. Nous sommes devenus des orphelins spirituels. Pourtant, Dieu nous a adoptés dans sa famille éternelle par un choix mystérieux, glorieux, gracieux et libre (Éphésiens 1.4-6). L’adoption terrestre est, par conséquent, une image, un indice ou un aperçu de la nouvelle naissance que nous expérimentons lorsque nous sommes greffés dans la famille éternelle de Dieu par la foi en Jésus-Christ.
Lorsque nous avons adopté Joy et Nathan, la lettre d’accompagnement jointe aux ordonnances d’adoption du Département des Affaires sociales en Afrique du Sud comprenait ces mots : « Conformément aux dispositions du Child Care Act (Loi n°74 de 1983), votre enfant adopté est désormais considéré comme si vous l’aviez mis au monde. Par conséquent, vous devez personnellement inscrire l’enfant sous son nouveau prénom et nom de famille. » Quelles paroles étonnantes : « comme si vous l’aviez mis au monde. » Quelle profondeur ! Quelle portée biblique !
Lorsque nous sommes adoptés dans la famille de Dieu, c’est comme si nous n’étions jamais nés sous la malédiction du péché. Et si nous sommes enfants, alors nous sommes héritiers — héritiers de Dieu et cohéritiers avec Christ (Romains 8.17 ; Galates 3.29).
L’Avenir de nos Souffrances
Êtes-vous au milieu d’une épreuve ou d’une tristesse ? Peut-être une perte traumatisante, un découragement, un échec ou l’infertilité ? Nous ne pouvons pas pleinement comprendre pourquoi Dieu permet la souffrance dans ce monde — surtout pour ceux qui l’aiment et le servent. Mais nous savons que ce n’est pas parce qu’il ne nous aime pas. Il est entré dans notre monde de pleurs et de détresse pour montrer sa compassion et embrasser la souffrance afin que nous puissions être adoptés dans sa famille. Jésus est venu en tant que Prince de la Paix. Il sait, voit, entend et il comprend.
Ne perdez pas courage ni espoir. Accrochez-vous à votre foi. Les pleurs peuvent durer toute la nuit, mais la joie vient le matin (Psaume 30.5). Si pas dans cette vie, alors certainement dans la suivante.